Les Têtes de caractère de Franz Xaver MESSERSCHMIDT
Publié le 18 Janvier 2016
Franz Xaver Messerschmidt: né le 6 février 1736 à Wiesensteig en Bavière
est un sculpteur Germano Autrichien du siècle des lumières .
Dès l'âge de dix ans, après le décès de son père, il commence l'apprentissage de son métier en Allemagne chez son oncle Johann Baptist Straub, important sculpteur sur bois.
Franz Xaver Messerschmidt s’installe à Vienne où il étudie à l’Académie des Beaux-arts en 1755 . Employé à l’Arsenal, il se familiarise avec le travail du métal et après un séjour de plusieurs mois en Italie, en 1765, il revient à Vienne.
Sa parfaite maîtrise et son style lui font vite une renommée et il devient naturellement portraitiste des cercles aristocratiques . Il exécute des portraits spectaculaires du couple impérial et de personnalités de la cour comme le prince Josef Wenzel de Liechtenstein.
Franz Xaver Messerschmidt a 24 ans quand il réalise le portrait de l'Impératrice Marie-Thérèse (Bronze doré)
En 1774 , soupçonné de troubles psychiques qui empêchèrent sa titularisation comme professeur à l'Académie des Beaux arts de Vienne , l'Académie lui est fermée.
Le sculpteur ne reçoit plus de commande et se retrouve isolé .
C'est alors qu'il commence à sculpter pour lui ses célèbres têtes expressives.
Il quitte l’Autriche en 1775. Après un séjour dans sa patrie d’origine, il part en 1777 s’installer chez son frère cadet, le sculpteur Johann Adam Messerschmidt
à Presbourg (aujourd’hui Bratislava).
Il y poursuit avec ferveur la production de têtes sculptées, appelées après sa mort
« têtes de caractère »
En 1780, il s'achète sa maison, continue de travailler à ses têtes et reçoit aussi des commandes notamment plusieurs portraits du duc Albert de Saxe Teschen, gouverneur de Hongrie .
notamment dans le bas-ventre et les cuisses. Pour les maîtriser, l'artiste avait trouvé le moyen efficace de se pincer et de faire des grimaces devant le miroir, remède qu'il avait immortalisé à l'époque à travers une soixantaine de têtes différentes grandeur nature, qui « toutes étaient des autoportraits »
Son ami Friedrich Nicolai, écrivain et philosophe, écrit que l'artiste se disait persécuté par des esprits qui le faisaient souffrir moralement et physiquement,
Messerschmidt fut un créateur impliqué dans les débats de son temps (en particulier sur l’expression des passions et l’étude du corps humain) . Ces têtes manifestent l’expression d’un génie attentif à décrire les multiples aspects des tensions de l’âme.
La fidélité avec laquelle l’artiste rend l’expression du visage (yeux grands ouverts ou fermés par des paupières serrées, bouches grimaçantes, traits crispés) sont impressionnantes de maîtrise
Humour ou folie ? Où tout simplement la quête compulsive d'une représentation parfaite des différents sentiments humains ? Ce qui est sûr c'est que ces têtes de caratère influancent encore le travail de nombreux artistes.